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Différencier ses envies et ses besoins

Besoins – 4

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Les envies et les besoins peuvent se rejoindre. En fait on a très souvent envie de ce dont on a besoin… mais pas toujours, et c’est là qu’il est important de savoir les différencier car les besoins seront toujours prioritaires.

Et là ou ça peut devenir compliqué et challengeant c’est quand une envie va à l’encontre d’un besoin.

Et en y réfléchissant, est ce que nos envies ne pourraient pas être des besoins “prématurés” ? Très sincèrement, je pense que c’est très souvent le cas.

Définitions

Besoin

nom masculin

  1. Exigence née d’un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique : Besoin de manger, de dormir.
  2. Sentiment de privation qui porte à désirer ce dont on croit manquer ; nécessité impérieuse : Besoin de savoir.
  3. Chose considérée comme nécessaire à l’existence

Envie

nom féminin

  1. Convoitise, mêlée ou non de dépit ou de haine, à la vue du bonheur ou des avantages de quelqu’un ; jalousie : Regarder le gagnant avec envie.
  2. Désir d’avoir ou de faire quelque chose, désir que quelque chose arrive : Avoir envie de vacances.

Désirer

verbe transitif

Tendre consciemment vers (ce que l’on aimerait posséder) ; éprouver le désir de.

Source : Larousse

La pyramide des besoins de Maslow

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Dans cette pyramide, les besoins sont classés par ordre de priorité.

C’est à dire qu’avant de répondre à notre besoin esthétique par exemple, il va nous falloir répondre à tous les besoins qui viennent avant.

Ça ne veut pas dire que notre besoin esthétique n’existe pas ou qu’il n’est pas valable, ça signifie simplement que les besoins précédents seront toujours prioritaires.

Il y a aussi des besoins dont on a pas encore conscience, justement parce que certains besoins placés plus tôt dans cette pyramide ne sont pas suffisamment remplis.

Dans la vraie vie, on ne s’occupe pas d’un besoin après l’autre de manière aussi fractionnée.

Maslow parlait de progressivité dans l’apparition des échelons :

« Comme pour le concept d’émergence d’un nouveau besoin après satisfaction d’un besoin primaire, l’émergence n’est pas un phénomène soudain mais plutôt une émergence lente et graduelle à partir du néant.
Par exemple, si le besoin primaire A est seulement satisfait à 10 %, alors le besoin B ne sera pas visible du tout. Pourtant, si le besoin A est satisfait à 25 %, le besoin B peut apparaître à 5 %, si le besoin A est satisfait à 75 % le besoin B peut apparaître complètement et ainsi de suite. »

Il est donc tout à fait naturel d’avoir des besoins sur différents échelons. Ce sont ces besoins qui peuvent apparaître à 5% que j’ai envie de qualifier d’envie, de désir… On aspire, un jour, à combler ces besoins là, on commence à entrevoir au loin la porte de ce besoin, mais on y est pas encore, il nous reste un peu de chemin à parcourir.

Et notre chemin, c’est de combler les besoins actuels afin de permettre aux suivants d’émerger ou de prendre leur place.

En architecture d’intérieur, c’est pareil : on priorise les besoins

Quand j’ai emménagé dans mon appartement actuel, j’ai laissé ma fille choisir sa chambre : elle a choisi la plus grande, ça lui faisait envie d’avoir de l’espace et de regrouper toutes ses affaires au même endroit. Elle voulait une chambre de grande.

Le résultat, c’est qu’elle transformait systématiquement la table de la salle à manger en annexe pour faire ses devoirs et qu’elle finissait toutes les nuits dans mon lit.

Pourquoi ? Parce qu’elle avait 8 ans, et qu’elle a beau VOULOIR être grande, elle a d’abord besoin de se sentir rassurée et en sécurité. Elle n’aime pas être seule dans sa chambre pour faire ses devoirs, c’est un moment qu’elle a encore besoin de partager avec moi, même s’il s’agit juste d’être dans la même pièce.

Et, au moment de dormir, son imagination fertile lui joue des tours dans une grande trop grande : trop d’espace vide, trop de recoins, pas assez de limites physiques. Ce n’est pas pour rien que les enfants aiment les cabanes : ils y trouvent les limites physiques qui les rassurent.

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J’ai donc décidé d’inverser les chambres et de lui optimiser la plus petite tout en basculant son bureau dans la même pièce que le mien.

Le résultat : elle passe beaucoup plus de temps dans sa chambre, elle y lit, elle y joue, elle y fait sa petite vie et surtout, elle y dort.

Elle avait ENVIE d’espace mais encore trop BESOIN d’un effet cocon pour se sentir rassurée.

Son envie d’espace existe toujours, mais pour son bien-être actuel, elle est bien loin derrière son besoin de sécurité. C’est normal ! C’est une enfant ! Leur besoin de sécurité est et sera toujours impérieux. Et elle aura pleinement accès à son envie/besoin d’espace quand elle aura intégrée sa propre sécurité.

Nous aurions pu tester d’autres solutions, comme zoner sa chambre et lui créer différents espaces pour chaque activités, lui installer un lit façon cabane etc. Il n’est absolument pas exclu que nos chambres bougent et évoluent encore… car nos besoins évoluent constamment et c’est à prendre en compte : rien n’est jamais figé !

Besoin ou envie ?

Installez vous avec vous-même et questionnez-vous réellement : de quoi ai-je besoin ?

Puis, posez vous cette question toute simple : Pourquoi ?

Est-ce un réel besoin actuel, est-ce une envie ou, oserai-je le dire, un caprice ?

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Reconnaître un besoin

Pour arriver à différencier vos besoins de vos envies, écoutez et interprétez vos émotions.

Notamment la colère… oui, cette vilaine émotion qu’on reproche souvent à notre entourage ou à nous-même. Et bien cette super émotion, comme toutes les autres, vient vous donner des informations précieuses, alors écoutez-la, comprenez-la et exprimez-la.

Attention hein, je ne vous dis pas de gueuler sur tout ce qui bouge. D’ailleurs, si vous prenez le temps de l’écouter et de la comprendre, vous l’exprimerez certainement avec beaucoup moins d’agressivité. Parce qu’en réalité ce n’est pas tant la colère qui nous pose problème que l’agressivité qu’elle peut induire.

La colère vous informe qu’un de vos besoins, justement, ou une de vos valeurs n’a pas été respecté.

Alors, faites la liste de tout ce qui vous agace chez vous et essayez de relier le besoin concerné en vous demandant : “Pourquoi ça m’agace ?”

Vous pouvez utiliser la pyramide de Maslow, par exemple, si le besoin correspondant ne vous saute pas aux yeux.

Que faire de ses envies ?

Et bien, on les passe à la moulinette !

Est-ce que cette envie est en lien avec votre vision, avec votre personnalité, avec votre façon de vivre, ou n’est-elle là qu’en surface parce que vous voyez les autres répondre à cette envie ?

Est-ce qu’elle fait vraiment partie de vous ou est-ce qu’elle répond juste à une tendance ?

1/ Posez-vous les bonnes questions

    • Pourquoi j’en ai envie ?
    • Quels seraient les avantages pour moi/ma famille ?
    • Quels seraient les inconvénient pour moi/ma famille ?
    • Y a t-il un moyen de pallier à cet inconvénient autre que renoncer à cette envie ?
    • A quel besoin caché répond cette envie ?
    • Existe-t-il un autre moyen de répondre à ce besoin ?

2/ Méfiez-vous des tendances

Prenons un cas classique : ouvrir la cuisine sur la pièce à vivre.

Il y a eu la grande tendance de la cuisine américaine, ouverte sur le salon.

Les arguments : c’est convivial, ça agrandit l’espace.

Et bon nombre de propriétaires se sont empressé de faire tomber des murs pour avoir, eux aussi, une maison plus ouverte et conviviale, j’en fais partie !

Mais parmi ces propriétaires, certains ont finalement très mal vécu leur cuisine ouverte et les raisons sont à chaque fois très personnelles :

  • “j’aime faire des gâteaux pour mes invités et les surprendre avec le glaçage, avec ma cuisine ouverte, mes invités voient ce que je fais, je ne peux plus faire la surprise”
  • “je ne peux pas me reposer sur mon canapé quand je vois le bazar dans ma cuisine, j’ai l’impression de passer mon temps à ranger et de ne plus profiter de mon salon”
  • “à partir du moment où je prépare le repas, il n’y a plus de calme dans le salon : les bruits de préparation ou de la hotte gênent le reste de la famille”

Ils adoraient leur cuisine ouverte… mais les frustrations qu’elles ont généré chez eux étaient pire et entravaient leur bien-être personnel ou familial ⇒ leurs besoins ont repris le dessus sur leur envie initiale.

Et là, ça peut être un gros souci parce que, vous en conviendrez, on ne fait pas de gros travaux dans sa maison tous les 4 matins.

Comblez vos besoins et nourrissez vos envies

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Si vos envies sont fondées, c’est à dire qu’elles naissent d’un besoin intrinsèque qui se trouve plus haut dans la pyramide, et qui n’est donc pas votre priorité du moment, elles ne doivent pas pour autant être mises au placard.

Voyez-les comme des objectifs à atteindre.

Mais, comme tout objectif, prenez le temps de le fractionner en étapes à franchir. Montez les marches de l’escalier une à une plutôt que de vous fatiguer à remonter le toboggan dans le mauvais sens.

La pyramide de Maslow peut vous aider à faire ce découpage et à savoir ce que vous pourrez déjà mettre en place aujourd’hui qui vous conduira à votre objectif final.

Par exemple, vous avez envie d’avoir une belle maison, avec de beaux objets et des matériaux nobles… mais quand vous regardez votre maison aujourd’hui, c’est le chaos

Et bien, vous pourrez mettre tous les plus beaux objet du monde, vous ne pourrez réellement en profiter que lorsque vos besoins précédents seront comblés, et il peut y en avoir un certain nombre, et ce, pour chaque habitant :

  • Besoin de sécurité, d’ordre, de limites
  • Besoin d’intimité, d’intégration du groupe/de la famille
  • Besoin de respect, d’estime par les autres
  • Besoin de sens, d’exploration

Et enfin, la recherche du beau, de l’équilibre et de l’harmonie

Chaque étage de la pyramide vient nourrir le suivant : en répondant au besoin de limites on nourrit déjà notre besoin d’intimité, notre besoin de respect… etc

Donc, prenez le temps de répondre à vos besoins actuels afin de donner la meilleure nourriture à vos envies.

La meilleure ratatouille

Une ratatouille sera toujours meilleure avec des légumes de saison. Si vous vous entêtez à faire des ratatouilles en plein hiver, vous n’accumulerez que de la frustration, et quand viendra l’été, votre envie de ratatouille sera toute fripée.

Mais si, pendant l’hiver, vous prenez le temps de planter des aubergines et des tomates puis, au printemps, des courgettes et des poivrons… vous récolterez les meilleurs légumes pour votre ratatouille de l’été et votre envie sera comblée !

faire-la-meilleure-ratatouille

Besoin d’aide ?

Si vous avez du mal à identifier vos besoins, à les prioriser ou à répondre aux besoins parfois contradictoires des membres de votre famille, je peux vous aider.

C’est la première étape cruciale de tout accompagnement que je propose : la définition des besoins est la base de tout projet, quel qu’il soit, et cela mérite de prendre le temps de vous poser les bonnes questions.

Vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ci-dessous, en indiquant vos disponibilités et je vous rappellerai dans les plus brefs délais.

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